Je sais que les victimes d’abus ne sont pas celles qui s’expriment le plus. 

Et je sais que les personnes profondément blessées sont capables de sourire pour protéger leur âme et réconforter celle des autres.

J’ai compris que la bienveillance est affaire d’empathie, et que les anciens n’ont pas le monopole de la sagesse.

Je peux témoigner que la générosité ne prend vie que dans le cœur des belles personnes et que souhaiter d’une personne malveillante une once de sensibilité est peine perdue.

Johnny, je veux de la magie et on m’offre une tragédie.

J’espère un supplément d’âme et je récolte un mélodrame. 

J’ai connu trop tôt la part sombre des hommes, celle qui a bouleversé mes codes, celle qui m’a fait jouer avec la nuit.

Je me suis rapprochée d’inconnus, j’ai dansé jusqu’à l’ivresse, j’ai ri aux éclats et j’ai aperçu des chimères. 

J’ai déclaré une première fois mon amour, celui qu’on pense éternel, celui qu’on sait vital …et il m’a répondu que je n’inspirais pas l’amour.

Je me suis effondrée. Je me suis soignée. Je me suis protégée. Et j’ai de nouveau rencontrer le diable. 

Je suis la victime d’un amour absent et d’une trop grande disposition à aimer. 

Et je ne peux pas ignorer que ce qui nous importe le plus s’accompagne de combats.

Je sais qu’on ne réduit pas un homme à sa part d’ombre et que l’humiliation est l’arme des faibles. 

Pour autant, j’ai arrêté d’être prude face aux mots crus d’hommes rudes et je leur ai enseigné la pudeur. 

Johnny, pour toutes ces raisons et parce qu’il se dit que peu importe où nous allons, nous faisons confiance à ceux dont nous percevons des valeurs et des histoires communes, en mon âme et conscience, je prends position pour toi.

Bien à toi, 

Audrey Lisquit