J’ai espéré un message d’un homme qui a patienté 10 mois avant de m’embrasser, et j’ai reçu « ton petit cul me manque » d’un homme que je n’avais pas vu depuis 10 mois.
J’ai regardé un homme partir avec une cagole, parce que l’apparence physique et le vide d’une blonde qui pose avec une bouche en cul de poule sont bien plus précieux que les rires, sourires et la bienveillance. Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore…
J’ai entendu un homme me confier qu’il m’aimait beaucoup et combien je lui avais manqué … pour ne plus jamais avoir de ses nouvelles. Mais la bite a ses raisons que le respect ignore.
J’ai écouté un homme me faire des reproches que j’aurais pu lui faire, mais je n’ai pas de temps à perdre : j’ai souri, j’ai acquiescé d’un « voilà » désabusé et levé mon majeur.
J’ai prêté mon épaule à un homme qui pensait qu’être aimé c’était se faire jeter en l’air alors que pour moi, aimer c’est s’envoyer en l’air.
J’ai distribué des mouchoirs à un mafieux de Chicago dont la maitresse trop gourmande avait disparu. Il m’a alors rappelé de serrer bien fort les traitres dans mes bras pour prendre la mesure de leur cercueil. Je lui ai répondu que je ne me mettais pas à genoux pour leur faire une gâterie mais pour ramasser leurs cendres.
J’ai souri à un homme dont les mensonges transpiraient tellement sur sa peau qu’un lubrifiant fut inutile. Et garde toi de croire que je suis passive, il n’y pas de victime dans les jeux du sexe et du hasard.
Brad, je voulais d’abord m’adresser à Cupidon mais cet abruti vise mal. Avec lui c’est 50/50.
Soit il vise bien : il forme des couples dignes de Walt Disney « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».
Soit il vise mal : il propose un échantillon de bonheur qui fait le même effet qu’un éjaculateur précoce.
Je me suis donc tournée vers toi pour la simple et bonne raison que tu fus mon fantasme et que grâce à toi – je l’avoue parce qu’il y a maintenant prescription – j’ai pu finir mon devoir conjugal en comptant jusqu’à 10. T’imaginer te coucher sur moi, perdre ton regard dans le mien et te mordiller la lèvre au moment de la communion de nos deux corps fut alors pour moi le meilleur des aphrodisiaques.
Et puisque cette enflure de Cupidon a décidé que je serai toujours à deux doigts du Graal, si un homme s’avisait de me demander « Maintenant une question de protocole. Pour passer, je vous présente mon cul ou bien ma queue ? », je lui répondrai « Deux doigts suffiront ».
Bien à toi,
Audrey Lisquit

- Toute ressemblance avec des personnes ou des évènements existants ou ayant existés est purement fortuite.
- La citation « Maintenant une question de protocole. Pour passer, je vous présente mon cul ou bien ma queue ? » est tirée du film Fight Club (1999, David Fincher)