Chacun de nous se souvient de ce qu’il faisait le 11 septembre 2001 : où nous étions, qui nous accompagnait, ce qu’il se passait autour de nous. Nous nous remémorons notre réaction, nos sentiments, quelques bribes de conversations.
Alors que le World Trade Center s’écroulait, emportant des milliers de vies dans un nuage de poussière, la face du monde changeait.
La photo d’une femme recouverte de cette poussière a fait le tour des médias. C’était vous Marcy : une silhouette fragile et apeurée qui s’est offerte à nous alors que vous avez dû vous armer de courage pour échapper à ce carnage. Vous êtes alors devenue aux yeux du monde « The dust Lady ».
Ce jour-là l’instinct de survie l’a emporté et quatorze années de souffrance ont suivi.
Je n’ose pas imaginer ce que vous avez enduré et ce que vous avez espéré.
J’aurai voulu vous croiser à l’angle d’une rue de New York. J’aurai voulu vous sourire. J’aurai voulu vous voir sourire. J’aurai voulu partager un café avec vous et vous tenir la main. J’aurai voulu vous dire qu’un jour, vous n’auriez plus fait de cauchemars.
Mais qui suis-je pour prétendre cela ? Juste une femme parmi tant d’autres qui souhaite partager un peu de votre humanité.
L’image que je préfère garder de vous, c’est votre belle expression sur une photo prise en 2014. C’est celle d’une femme souriante, la tête haute, qui regarde l’objectif avec défi comme elle aurait pu regarder défiler sa propre vie. Ce sont ses bras croisés, posture de protection mais aussi d’assurance. Vous étiez redevenue maitresse de votre vie, vous n’étiez plus une victime mais une survivante, et c’est la maladie qui vous emportera quelques mois plus tard.
Vous nous avez quitté et vous n’êtes plus « La dame de poussière » qu’un jour sombre a recouverte d’un lourd manteau gris, vous êtes désormais une étoile. Une étoile qui brille parmi tant d’autres mais une étoile que je n’oublierai pas.
Toutes mes pensées vont à vos proches,
God Bless you, Marcy.
Audrey